La phagothérapie

La phagotérapie est une alternative aux antibiotiques pour traiter les infections bactériennes.

Dans notre corps et dans notre environnement il existe des bactériophages. Ce sont des virus qui attaquent spécifiquement les bactéries. Ces virus sont réputés inoffensifs pour les cellules humaines.

Ces phages s’introduisent dans la bactérie, s’y multiplient puis détruisent la bactérie pour aller ensuite attaquer les bactéries voisines du même type.

Les phages sont spécifiques à certaines bactéries et co-évoluent en permanence. C’est leur faiblesse et leur force par rapport aux antibiotiques.

L’utilisation des phages pour soigner les infections bactériennes a été découverte en 1915 en France par Félix d’Hérelle. Elle s’est ensuite développée dans de nombreux pays.

Elle est encore aujourd’hui couramment employée dans les anciens pays du bloc soviétique (Géorgie, Pologne, Russie, Ukraine) où on peut se procurer ce traitement en pharmacie. L’institut Eliava en Géorgie est spécialisé dans ce traitement et reçoit des patients en impasse thérapeutique du monde entier, qui n’avaient pour certains qu’une proposition d’amputation dans leur pays.

En France, la phagothérapie a été couramment utilisée pendant plus de 50 ans jusqu’à être tombée en désuétude à cause de la concurrence des antibiotiques et avec la disparition, en 1978, des Laboratoires du Bactériophage qui commercialisa longtemps des cocktails de phages en pharmacie ainsi que la disparition, en 1988, du Service des Bactériophages de l’Institut Pasteur qui fabriquait des cocktails à la demande. Le dictionnaire Vidal, la “bible” des médicaments, inclut ces traitements jusqu’en 1977.

Quelques médecins ont malgré tout continué à utiliser cette méthode en se procurant des cocktails à l’étranger sans avoir les autorisations nécessaires. Plus récemment les Hospices Civils de Lyon développent cette thérapie avec une utilisation restreinte dans le cadre d’une autorisation à titre “compassionnel”.

La phagothérapie permet de guérir des infections résistantes aux antibiotiques. C’est le cas par exemple des infections ostéo-articulaires pour lesquelles il est proposé une amputation faute d’antibiotiques efficaces.

C’est également une alternative intéressante pour de nombreuses infections bactériennes. Leur caractéristique et leur spécificité par rapport aux antibiotiques, permet d’éviter leurs effets secondaires, la destruction du microbiote et le développement de l’antibiorésistance.

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